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Boscodon, son abbaye, sa forêt, sa fontaine et sa légende

L’abbaye
Boscodon_AbbayeFondée en 1142, l’abbaye de Boscodon, située à 1200 mètres d’altitude, a été bâtie par des moines grâce aux dons de Guillaume de Montmirail. Ces premiers moines vivaient de l’exploitation de la forêt du domaine et de l’élevage de moutons. Pendant la révolution française, l’abbaye et ses domaines deviennent propriété nationale. Un hameau se construit même autour de l’abbatiale, qui devient écurie, étable et logement. Au XXe siècle, les habitants quittent progressivement le hameau. La renaissance de l’abbaye débute en1972 grâce à l’implication de diverses congrégations religieuses et des laïcs. Aujourd’hui, L’abbaye est la propriété d’une association qui en assure la restauration et les animations. La communauté religieuse qui compte des femmes et des hommes de plusieurs congrégations propose des célébrations, des concerts, des conférences, …
La forêt
BoscodonAu-dessus de l’abbaye s’étend la forêt domaniale de Boscodon. Cette forêt a la particularité d’être composée en majorité de sapins, alors que la plupart des bois et forêts environnants sont composés essentiellement de pins et de mélèzes. Cette forêt, gérée par l’ONF, est particulièrement bien aménagée pour la promenade, détente, randonnée, … La route forestière carrossable de la fontaine de l’ours, qui serpente au-delà de l’abbaye, comporte plusieurs panneaux d’information sur le site, des panneaux descriptifs des espèces de la végétation locale, un balisage soigneux des sentiers avoisinants, de nombreuses aires de détente et deux belvédères aménagés sur des points de vue remarquables.
La fontaine de l’ours
Boscodon_OursLa route forestière monte à travers la forêt domaniale sur 5 kilomètres depuis l’abbaye, et aboutit à une esplanade nommée « Fontaine de l’ours », à 1 560 mètres d’altitude. Ce lieu doit son nom à une sorte de grotte aménagée autour d’une source, c’est une construction voûtée faite de pierres assemblées sans ciment, à la manière des bories provençales. La grotte est fermée par une grille, mais la source est parfaitement visible. L’eau y est captée et conduite à une véritable fontaine installée plus bas, et dont le bec verseur en bois a la forme d’une tête d’animal. Autour de la fontaine de l’ours est aménagé un espace de détente. On y a une vue plongeante sur le site de la ville d’Embrun. C’est aussi le point d’arrivée ou de départ de nombreux sentiers de promenade dans la forêt, plusieurs sentiers balisés y montent depuis l’abbaye, et d’autres en partent vers les crêtes et sommets. Le nom de « fontaine de l’ours » a son origine dans une légende locale.
La légende
Boscodon_Légende_OursEn l’an huit cent et quelques, monseigneur Arey, évêque de Gap décide d’aller présenter ses pieuses salutations à sa sainteté le pape à Rome. Il entreprend le voyage, mettant presque deux mois pour arriver à la ville éternelle ! Au retour, le voyage est encore plus long car il décide de revenir par le col du Montgenèvre et la source de la Durance afin de se reposer quelques jours chez son ami l’évêque d’Embrun. Ses bœufs bien reposés, lui-même ragaillardi par le bon air de l’Embrunais, il reprend son modeste char et se met en route vers son diocèse Gapençais. Tout à coup, alors qu’il franchit le torrent de Boscodon sur un petit pont branlant, un ours énorme sortant du bois se jette sur ses bœufs et en dévore un. Monseigneur Arey, nullement intimidé, ordonna à l’ours de remplacer le bœuf. “Touché par la grâce”, il prit docilement le joug. C’est sur cet équipage que monseigneur Arey est arrivé dans sa bonne ville de Gap. Quant à l’ours, bien traité et bien nourri dans l’écurie de l’évêché, il était mieux là qu’à courir les bois pour essayer de trouver sa nourriture. Au début, les Gapençais, craintifs, s’éloignaient quand ils voyaient dans les rues l’évêque qui se promenait, tenant en laisse l’énorme animal, comme si c’était un chien. Et puis les jours ont passé, les mois, les années même et tout le monde s’est habitué. L’ours était devenu un familier du bon peuple de Gap, qui lui offrit une chaîne faite d’or et d’argent. Puis vint le jour où monseigneur Arey, qui était déjà bien vieux, est mort. Lors de son enterrement, l’ours suivait tristement la procession en gémissant. Quand le tombeau s’est refermé sur son maître, l’ours est parti et plus jamais personne n’a entendu parler de lui. Quelques siècles plus tard, le long du torrent de Boscodon, au dessus d’Embrun, s’est édifié l’abbaye de Boscodon et des moines sont venus s’installer. Un jour, quelques moines qui recherchaient des plantes médicinales au dessus du monastère, ont trouvé un endroit curieux qui semblait avoir été fréquenté jadis. Il y avait là une source clair et, pas très loin, une sorte de grotte. Ils y pénètrent et là ils trouvent le squelette d’un énorme animal, un ours selon toute apparence et ce qui les étonne le plus, c’est que l’animal porte autour du cou une chaîne d’or et d’argent. Il lui fut donné une sépulture, mais ils perdirent la chaîne en chemin. Depuis le fantôme vivant de “Messire Brun”, lourde silhouette, déambule dans les profondeurs de la forêt de Boscodon à la recherche de sa chaîne.

Sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Boscodon
http://www.basecommunale.paca.developpement-durable.gouv.fr/pdf/fiches/sites_classes/93C05019.pdf

Histoire et légende du berger Guilhem

L’histoire contée de la Chapelle St Guillaume

L’histoire racontée du petit berger Guilhem devenu St Guillaume

Cette histoire se passe en 1202, sur les rives de la Durance, tout près de sa confluence avec le Guil. Ici vivait Guillaume, qu’on appelait aussi Guilhem, un petit berger qui était né sans main droite. C’était le temps des seigneurs et des paysans. C’était aussi le temps des moines qui avaient fondé un hospice, dépendant de l’abbaye d’Oulx en Piémont. Cet hospice se nommait Notre-Dame de Calmes. Guilhem connaissait bien les moines : du haut de ses alpages, il les avait vus défricher toute une zone agricole vers le hameau du Cros où il était né. Il savait qu’ils accueillaient les passants en difficulté arrêtés quelquefois par les crues des rivières et des torrents, les pèlerins qui se rendaient à Rome ou à Jérusalem, les voyageurs à pied ou à cheval. Hospice, relais de poste, hôtel, monastère, notre hospice était tout cela.

Un jour, comme il gardait ses brebis, il entendit un grondement sourd. C’était celui du Guil et de la Durance qui roulaient leurs eaux de crue de printemps. Une force irrésistible le poussa à courir jusqu’à Notre-Dame de Calmes pour avertir les moines de la montée des eaux… On ne l’écouta pas « Guillaume, occupe-toi de tes moutons et laisse à Dieu le soin de régler le ciel et la terre ! ».

Il revint plusieurs fois dans la journée, poussé par une même force qui le bouleversait, pour tenter de convaincre les moines. Dans la nuit, Guillaume, couché sur la paille de son châlit, entendit la pluie et le vent qui redoublaient de violence. Quand il s’éveilla, après une nuit difficile, peuplée d’anges et de démons, de moines et d’inondations, il se frotta les yeux… Avec les deux mains ! Dieu lui avait offert une main toute neuve, afin qu’il puisse convaincre les moines. Ils virent et ils crurent ! Ils firent leurs dernières prières, fermèrent à clé les portes du monastère, alertèrent les villageois, et tout le monde alla se réfugier plus haut sur la montagne, au pied de la grand falaise de poudinge. Le flot brutal des eaux des rivières emporta tout, il ne resta plus rien du monastère et du village.

Les moines bâtissent alors un nouveau monastère au pied du rocher de Mont-Dauphin où se trouve la chapelle. Unissant leurs efforts, les habitants des vallées vont au cours des siècles reconquérir les terres de la plaine et emprisonner le Guil et la Durance dans un lit de pierres et de gabions. Accueilli et instruit par les moines, Guillaume devient lui-même religieux puis prieur.

A la mort de Guillaume, la main venue du ciel refusa de rester en terre. On la plaça dans une chasse en argent et elle fit l’objet de prières et de pèlerinages pendant tout le Moyen-Âge. Au XVIe siècle certains archevêques d’Embrun doutèrent de cette histoire. Tout fut fait pour essayer d’empêcher le culte de Guillaume devenu saint. La main accomplit pourtant des miracles : lorsqu’on présente la main, l’incendie du village d’Eygliers est arrêté, elle guérit la jambe gangrenée d’un notaire de Saint-Crépin, elle fait marcher un paralytique de Réotier ! On dit aussi que lors de la construction de la place-forte de Mont-Dauphin, l’ingénieur qui manquait de pierres de tuf pour construire les fours à pain, ordonna qu’on prenne celles du Chœur de la chapelle. Le pain ne put jamais cuire dans ces fours, jusqu’à ce qu’il ait rétabli la voûte du lieu saint… Rien n’arrêta pendant 700 ans la ferveur des habitants du pays !

Aujourd’hui, la Chapelle est ouverte uniquement le lundi de Pâques à l’occasion de la fête de la Saint-Guillaume : procession religieuse et célébration de la messe, puis marché de produits régionaux au pied de la chapelle. La tradition veut qu’après les cérémonies religieuses on « gouteronne » sur l’herbe, on « toque » les œufs durs. Celui dont l’œuf résiste le plus longtemps est le vainqueur : le perdant donne son œuf ou paye un coup à boire.

Sources :
http://sylviedamagnez.canalblog.com/archives/2014/04/21/29459502.html
http://www.baroulade.fr/fr/patrimoine

Histoire et légende de la Dame Blanche du col du Lautaret

Cette histoire est connue dans le Briançonnais. La légende se situe en hiver, aux environs du col du Lautaret qui culmine à plus de 2000m d’altitude ;  lorsque les rigueurs de la saison transforment la délicieuse balade connue en été, en une périlleuse et parfois fatale expédition. En effet, lorsque la tourmente se déchaîne, rendant la visibilité quasiment nulle, la route sillonne dangereusement entre des parois de neige formées par les congères et la chaussée est aussi glissante qu’une patinoire. Nombreux sont les gens qui ont du abandonner leur voiture ensevelie sous la neige et poursuivre leur chemin à pied, avec le risque de finir congelé jusqu’au prochain printemps …

sans-titre L’histoire raconte l’étrange aventure survenue à de nombreuses personnes au cœur de la nuit et de la tourmente. Alors qu’elles étaient concentrées sur la conduite de leur véhicule, une incroyable apparition les surprenait au détour d’un virage. Une dame vêtue d’une robe et d’un châle dont la blancheur immaculée rappelait celle de la neige, faisait de l’auto-stop appuyée contre une paroi glacée. Troublés et peinés par l’apparent dénuement de cet étrange fantôme, nombreux sont ceux qui lui offraient l’hospitalité dans la réconfortante chaleur de leur voiture. Son visage était entièrement dissimulé par son châle et toutes les tentatives de conversation s’avéraient vaines, elle gardait obstinément le silence. Les automobilistes reprenaient alors leur conduite et la nécessité de se concentrer leur faisait momentanément oublier leur passagère ; et le voyage se poursuivait toujours sans dommage. Dès la tourmente terminée et le col franchi, ils ne pouvaient que constater la disparition de la Dame …

 Dans les auberges de la région, on raconte que la Dame Blanche du Lautaret protège les automobilistes qui la prennent à leur bord. Quant à ceux qui l’ignorent, leur voyage se poursuit au péril de leur vie.  On raconte aussi que certains ont été internés en asile psychiatrique, à Laragne, pour avoir relaté cette histoire …

Caractéristiques des histoires et légendes sur les Dames Blanches :

Généralement, les dames blanches se matérialisent toujours au même endroit (routes, ponts, chemins, grottes, …). Elles tirent leur nom de leur vêtement ou de la lumière qui émane d’elles. L’apparition se manifeste souvent au milieu de la nuit, heures propices aux fantômes. Elles représentent généralement un esprit en peine, une âme triste, errant sur le lieu d’un drame et ce, jusqu’au jugement dernier. Dans certaines histoires, la dame blanche apparait comme rusée et malicieuse, voulant quelque fois se venger en jouant des tours et en égarant les voyageurs.

Histoire et légende du Pré de Madame Carle

PMC-aujourSitué en amont d’Ailefroide, ce site ferme la vallée de la Vallouise. Aujourd’hui, c’est une plaine de dépôts glaciaires et d’alluvions torrentiels, zone caillouteuse, agrémentée de quelques mélèzes et vernes, balayées  par les eaux de fonte des glaciers qui donnent naissance au torrent de St Pierre. Malgré cette prédominance minérale, c’est cependant un endroit magnifique, haut lieux touristique du massif ou l’on peut sentir la présence des glaciers, Blanc et Noir, invisibles mais tous proches et aussi entrapercevoir les plus hautes cimes du massif des Ecrins. Le Pré de Madame Carle est, sans conteste possible, le lieu le plus célèbre et le plus visité de la Vallouise. On put l’atteindre en voiture dès 1934. Aujourd’hui, son immense parking permet d’accueillir les milliers de visiteurs qui s’y pressent entre juillet et août.

Au début du XIXe siècle, le glacier Blanc et le glacier Noir se chevauchaient vers l’actuel emplacement du refuge Cézanne est cette zone devait être encore moins hospitalière qu’aujourd’hui. Sur certaines  cartes de l’époque, on nommait ce lieu la Grande Sagne, autrement dit le grand lieu humide.

Il faut remonter au XVIe siècle pour trouver des récits parlant d’une prairie fertile et verdoyante. Il faut voir qu’à cette époque, le climat était beaucoup plus chaud et les glaciers, Blanc et Noir, devaient être cantonnés sur leurs plateaux supérieurs. La formation même du site remonte dit on encore plus loin dans le temps, et résulterait du comblement d’un ancien lac glaciaire.

Les chroniques de la Vallouise indiquent que le Pré existait bel et bien, là où il y a maintenant, que des cailloux. C’était un bel alpage qui faisait partie des biens (Bâtie de la Vallouise et ses appartenances) donnés en 1505 par le Roi Louis XII à Geoffroy Carle, Président du parlement du Dauphiné. A sa mort, son épouse Louise Sereyne, originaire de la vallée, administra ses biens et aurait donné ainsi son nom à ce lieu. Une autre tradition attribue ce nom à la belle-fille de ce même Geoffroy Carle, qui au début du XVIème siècle avait été le précepteur de la fille du roi Louis XII. En effet, il aurait acheté en 1510 l’ancien château de la Bâtie des Vigneaux avec ses terres. Son fils Antoine Carle mourut jeune, laissant une veuve et 10 enfants. A leur majorité, ils se partagèrent les biens paternels et laissèrent à leur mère, cette parcelle de terre qui prit le nom de Pré de Mme Carle. Mais beaucoup d’autres légendes courent encore autour de ce pré notamment celle qui voudrait qu’ait péri ici, tirée par un cheval emballé sur ordre de son époux, l’épouse un peu volage de Geoffroy Carle, le premier président du Parlement de Grenoble … La légende contée

Sources:
http://www.vallouimages.com
http://jean.paglieri.pagesperso-orange.fr
http://levaleton-05.skyrock.com