Archives de catégorie : Ecrins

Pic Sans Nom, drôle de nom !

Pourquoi ce grand sommet (3913m) situé entre le Pelvoux et l’Ailefroide, n’a-t-il pas de nom? Voici l’histoire du Pic Sans Nom:
Lors de l’exploration du Haut-Dauphiné, dans les années 1860-1870 ce sommet, pourtant important, fut confondu avec l’Ailefroide puis appelée “Crête du Grand Pelvoux” par F.F. Tuckett, “Pinacles du Mont-Pelvoux par Nichols, enfin c’est Whymper qui parle de “Montagne Sans Nom” puis “Pic Sans Nom”. Il est gravi en 1877 par Colgrove et Pendlebury qui ne cherchent pas à lui imposer leur nom. En 1879, seconde ascension de MM. Salvador de Quatrefages et Paul Guillemin. On en vient alors à penser que l’appeler “Pic Sans Nom” c’est lui en donner un et, du coup, il n’est plus sans nom. On ne peut donc l’appeler “Sans Nom” et il faut lui en donner un. Alors ces messieurs du C.A.F. réunis décident de l’appeler Pic Salvador-Guillemin, ce qui n’est pas du goût des Anglais, premiers vainqueurs. Le révérend Coolidge tranche en faveur de Pic Sans-Nom. On en resta là sans doute pour des siècles à moins que puriste, on l’appelle “Pic Sans Nom ou Salvador de Quatrefages-Paul Guillemin” mais c’est un peu long, non !

Source : Livre « Noms de lieux, quelle histoire ! » de Pierre Barnola et Danièle Vuarchex

Nouveau président à la tête du PNE

Depuis le 14 décembre 2015, le Parc National des Ecrins (PNE) a un nouveau président en la personne de B. Héritier, actuel Maire de Valjouffrey. Plusieurs projets seront à finaliser dont « le grand tour des Ecrins » qui se structurera autour des GR50 et GR54, le second réalisant une boucle autour de la zone cœur du parc. Autre élément qui sera développé, c’est « l’esprit parc ». Aujourd’hui limité aux produits issus de l’apiculture, il devrait être élargi aux producteurs de viande.

Source: Dauphiné libéré

La belle des Ecrins

SaxifrageLa saxifrage à feuilles opposées à tout d’une conquérante ! C’est une plante dont les fleurs sont roses ou violacées et qui défit tous les records. C’est la plus haute de France.
Elle a été vue en 2012 à 4070m, dans le pilier sud des Ecrins. C’est la première fois, dans les alpes Françaises, qu’une plante est découverte au-delà des 4000 mètres. Cette saxifrage est adepte des premières. Dans les Ecrins, c’est elle qui grimpe au plus haut sur la Meije, l’Ailefroide, les Rouies ou le Sirac. Elle possède également et plus largement le record d’altitude de tout l’arc alpin, en atteignant les 4500 mètres au Dom des Mischabel (Suisse).
Cette espèce faisait en tout cas déjà partie de la petite histoire de l’alpinisme. On en trouve des traces dans les récits historiques notamment dans la 3ième ascension de la Meije en 1878. Cette année là, Paul Guillemin, André Salvador de Quatrefages et Pierre Gaspard s’arrêtent à la descente pour bivouaquer au bord du glacier carré. Le lendemain matin au réveil, Guillemin découvre trois espèces de plante, dont la saxifrage à feuilles opposées ! Ils sont à 3700 mètres d’altitude. C’est une révolution de la connaissance botanique pour l’époque. Pour les récupérer, Guillemin précise dans son récit d’ascension qu’il se hissa sur les épaules de Gaspard, et avec un couteau, détacha soigneusement plusieurs touffes de cette végétation aérienne […].

Source : PNE

Glacier Blanc, chronique d’une mort annoncée !

pertesurface2002-2014Le processus de fonte enclenché depuis les années 1980 touche tous les glaciers. Dans le Parc National des Ecrins, le Glacier Blanc qui est le plus grand glacier des Alpes du Sud, a perdu un quart de sa surface en 30 ans. Sur ces 12 dernières années, il a perdu en moyenne 10 mètres d’épaisseur avec des différences importantes selon l’altitude. Sur cette même période, la langue glaciaire s’est retiré de 370 mètres ! Si la tendance se confirme, il disparaitra d’ici un siècle …

A qui attribuer la première ascension des Ecrins ?

IMG1EcrinA qui attribuer cette première? A Whymper le 25 juin 1864 ou à Meusnier durant l’été 1853? Des chercheurs mettent en lumière des ascensions oubliées, réalisées bien avant les « premières » entrées dans l’histoire de l’alpinisme.

La carte générale de France, plus connue sous le nom de carte de l’état-major, est un immense chantier réalisé par des officiers géographes, puis des officiers de l’état-major, entre 1818 et la fin des années 1860. Ils commencent par trianguler les méridiens et les parallèles, puis ils remplissent les blancs de ce canevas par des triangulations plus fines. Le capitaine Durand (voir article sous l’onglet « Edito ») a participé à ces travaux. Dans un courrier rédigé à Vallouise, fin juillet 1828, il écrit qu’il a terminé sa reconnaissance entamée 10 jours auparavant, et qu’il va installer son signal au Pelvoux. En 1830, depuis le sommet du Pelvoux, il procède à ces mesures. En Ubaye, c’est le grand Rubren qui est ascensionné par le capitaine Loreille, en 1823. Puis vient la dernière étape de cette triangulation. Elle consiste à prendre des mesures à l’intérieur des triangles précédents pour affiner le maillage. Dans les Hautes-Alpes, elle a lieu entre 1851 et 1853. C’est le capitaine Davout qui en est chargé. A cette occasion, il réalise la deuxième ascension connue de l’Aiguille Centrale d’Arves et, très probablement celle du Bonvoisin. Pour les derniers travaux de triangulation et de cartographie, de jeunes officiers sont envoyés dans le massif durant l’été 1853 : le lieutenant Meusnier, les capitaines Cousinard, Courier, Bourgeois, … Chacun à un secteur à couvrir pendant trois ou quatre mois. Le lieutenant Meusnier, chargé des vallées centrales du massif, est accompagné d’un guide et d’un muletier. Durant cette campagne, une vingtaine de sommets majeurs sont gravis : les Ecrins, l’Ailefroide, Neige Cordier, les Agneaux, le Sirac, les Rouies, le Jandri, …

Pourquoi tous ces travaux et découvertes ont été oubliés des différentes publications qui sont arrivées jusqu’à nous ? Pour la carte de Bourcet, la raison est simple et logique. Il avait ordre de dresser une carte afin de pouvoir contrer les assauts dans le cadre de la guerre des Alpes. Il s’agissait de facto d’un secret militaire, et il a été bien gardé. Pour la carte de l’état-major, c’est plus complexe. La carte était diffusée, rien n’était secret. Il semble d’ailleurs qu’au moins un des premiers alpinistes anglais de l’Alpine Club, Francis Fox Tuckett, savait que de nombreux sommets avaient été gravis par les officiers de l’état-major. Dans un de ses articles sur le Haut-Dauphiné paru en 1863 dans le journal de l’Alpine Club, il écrit : « MM. Bourgeois, Courier, Cousinard et Meusnier ont escaladé un grand nombre de très hauts sommets ». Et il poursuit que de telles ascensions sont le gage d’une grande précision de la carte au 1/40 000e. Whymper, un des ses confrères de l’Alpine Club, en avait eu connaissance. Nulle part dans ses écrits, Whymper dit avoir effectué la première ascension de la Barre des Ecrins. Il semble que se sont d’autres alpinistes, un peu plus tard, qui ont qualifié cette ascension de première. En se focalisant sur leurs collègues anglais, ces premiers alpinistes auraient ainsi oublié qu’avant eux, au cœur des Hautes-Alpes, des officiers chargés de dresser des cartes précises et fiables, avaient accompli de véritables exploits sportifs et techniques, s’en jamais chercher à s’en prévaloir.

Source : Dauphiné Libéré

Randonnées dans le massif des Ecrins

Vous manquez d’idée pour vos randonnées ?
Depuis 2013, le site RandoEcrins propose plus de 100 itinéraires de randonnées dans et autour du Parc National des Ecrins. Le site propose une cartographie dynamique, une navigation 3D, des traces GPS et un service, gratuit, d’export de fiches de randonnées imprimables. L’application mobile est aussi disponible gratuitement sur Android et sur iOS (iPhone et iPad). Bonne balade …

Loup, y es-tu ?

Carte-LoupEn France, l’espèce avait disparu dans les années 1930. Depuis les années 1990, il revient suite à une recolonisation par étape de l’Italie depuis le massif des Abruzzes. Aujourd’hui, la France compterait plus de 300 individus. Le taux de croissance de l’espèce, de l’ordre de 16% par an, a comme conséquence la colonisation de nouveaux territoires. En 2015, on dénombre 42 zones ou sa présence est permanente.
Depuis 1993, les loups sont une espèce protégée et leur régulation est strictement encadrée par l’état. Le plan d’encadrement prévoit que 24 loups peuvent être tués chaque année. Ces tirs doivent être menés par des agents de l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage), assistés de lieutenants de louveterie, et avoir lieu seulement si les tirs d’effarouchement et de défense ont échoué. Pour la période 2014-2015, dix-neuf loups ont été tués.
LoupDans la zone Ecrins et périphérie, on estime la population à une trentaine d’individus avec une présence avérée dans le massif du Béal-Traversier. Depuis 4 hivers, des indices de sa présence sont aussi trouvés entre l’Argentière-la-Bessée et Châteauroux-les-Alpes. Par contre, le secteur géographique autour de Vallouise, vient d’être retiré de la liste des ZPP (Zones de Présence Permanente) du loup en France. C’est le seul endroit en France où la présence du loup était encore avérée en 2014, et ne l’est plus cette année !
Les nombreuses attaques de troupeaux relevées durant l’été 2015 sur les Hautes-Alpes, ont fortement mobilisé les éleveurs qui ont obtenu gain de cause auprès du préfet. Le nombre de loups susceptible d’être tués a été porté de six à huit. Le territoire sur lequel ils peuvent être prélevés est notamment étendu au Briançonnais, Guillestrois et Queyras. Les éleveurs touchés par ces attaques n’ont pas sollicité de tirs de défense, préalable obligatoire à des tirs de prélèvement. Le loup peut désormais être chassé dans 38 communes des Hautes-Alpes. Le parc national des Ecrins en est exclu.

Sources:
http://www.observatoireduloup.fr/index.html
http://www.lemedia05.com/2014/9725/300-loups-en-france-mais-combien-dans-les-hautes-alpes/
http://www.dici.fr/actu/2015/08/28/hautes-alpes-secteur-ecrins-vallouise-retire-de-liste-zpp-zones-de-presence-permanente-loup-636233